Une vue sur l’économie mondiale actuelle

Suite à la guerre russo-ukrainienne, les ménages subissent une pression sur leurs revenus avec la hausse de l’inflation.

Par Gözde Pamuk
Publié en Mai 2023

Tandis qu’épargner et investir devient de plus en plus compliqué avec la hausse des taux d’intérêts. L’augmentation brutale des prix de l’énergie a un effet négatif sur la croissance des pays. Avec la hausse des températures en hiver en Europe, les ménages ont consommé moins d’énergie, ce qui a conduit à préserver le stock de gaz. De plus, la Russie a décidé de réduire ses exportations de gaz en Europe. Ce qui augmente les prix de l’énergie.

Cette crise énergétique entraîne également une fragilisation de la sécurité́ alimentaire, surtout dans les pays en cours de développement. Selon une étude de l’OCDE, les difficultés économiques causées par la guerre en Ukraine risquent de continuer à peser sur la production mondiale, directement, mais aussi indirectement, sous l’effet des incertitudes et des fluctuations importantes sur les marchés des matières premières. Comme peut le montrer le tableau ci-joint, le monde est touché par la hausse générale des prix, surtout en Argentine (85% d’inflation) et en Turquie (45%). L’étude prédit une baisse potentielle de l’inflation en 2024.

Au mois d’avril, j’avais détaillé les raisons de la faillite de la Silicon Valley Bank aux États-Unis. On attend donc aujourd’hui une nouvelle règlementation au niveau mondial de la part des gouvernements et des banques centrales pour éviter une contagion de cette crise financière actuelle aux États-Unis. Cette réglementation doit protéger les déposants des banques et doit corriger les erreurs commises par les banques aujourd’hui dites fragiles comme le Crédit Suisse. Chaque pays doit donc réviser sa politique monétaire pour éviter un effet domino. Les banques centrales commencent à décider de ne pas, ou pas intégralement, réinvestir le produit des obligations arrivant à échéance, ou bien de procéder de manière active à des cessions de titres. Les banques centrales disposent de plusieurs instruments pour maîtriser ces difficultés financières. Elles peuvent continuer à relever leurs taux pour freiner l’inflation persistante, tout en utilisant des outils macroprudentiels pour assurer la stabilité financière, comme prévu par la FED de relever ses taux à 5 % en mars. Suite à la faillite de plusieurs banques, on observe également un resserrement au niveau mondial des conditions de crédits accordés aux entreprises ou aux ménages.

En janvier 2023, la France a plafonné le prix de l’électricité pour les TPE (toutes petites entreprises comptant moins de 11 salariés) à 280€ par mégawattheure en moyenne pour l’année en cours. Il en sera prochainement de même pour l’eau consommée. Ces types de mesures et la mise en place des aides pour les entreprises et les ménages, sont des solutions stables permettant d'améliorer la conception des mécanismes d'aide et les incitations à réduire la consommation d’énergie. Autrement dit, ces mesures gouvernementales soutiennent l’efficacité́ énergétique et facilitent l’ajustement par rapport à l’augmentation des coûts énergétiques.

Pour conclure, malgré le regard positif sur la baisse de l’inflation en 2024, on ne peut nier l’existence d’une incertitude inflationniste qui affecte le moral des ménages. La hausse des taux d’intérêt réduit également la production et l’activité économique. C’est pourquoi on s’attend à une récession aux États-Unis au second semestre de cette année. Dans la zone Euro, l’activité économique peut ralentir, mais il n’y aura pas d’effet contagion sur les banques européennes.

Gözde Pamuk