Découvrez les coulisses du cinéma dans le nouveau livre d’Atilla Dorsay


Par Aujourd’hui la Turquie
Publié en Mai 2023

Atilla Dorsay, votre nouveau livre, Tartışmalar, Polemikler ve Kavgalar, est une compression temporelle de 2000 à 2014 et donne l'impression de capturer une époque. En quoi est-il différent de votre précédent livre Övgüler, Yergiler, Atışmalar ?

La différence entre les deux, c'est que davantage de célébrités sont mentionnées dans le premier livre parce qu'on remonte un peu en arrière. Ce livre fait état des discussions que j'ai eues avec mes aînés aujourd’hui disparus, comme Atilla İlhan ou Türk Ali. Ce premier livre était peut-être plus important pour moi, mais ce nouveau livre traite de noms plus actuels ; il sera donc sans doute plus intéressant pour le lecteur, surtout pour le jeune lecteur. Parce que la plupart des noms que je cite sont toujours parmi nous et participent encore à ce genre de débats.

Quel est le rôle du cinéma dans ce cycle du nouveau millénaire dont vous parlez dans votre livre ? Ou quel effet ce cycle a-t-il sur lui ?

Bien sûr, le début de ce siècle est extrêmement intéressant. Une décennie s’est écoulée, un siècle s'est écoulé, c’est à souligner ; mais l'an 2000 a également marqué le début d'un nouveau millénaire. Pour le cinéma aussi, bien sûr.

Le cinéma international a fêté son centenaire en 1995, et nous l’avons tous célébré de notre mieux. J'ai écrit mes livres cette année-là, qui sont toujours des classiques : 100 films en 100 ans, 100 réalisateurs en 100 ans, 150 acteurs en 100 ans (car le nombre d'acteurs est toujours supérieur à celui des réalisateurs et des films).

Toutes ces périodes sont importantes. Cette année, nous fêtons le centenaire de notre République. Ces célébrations doivent être prises au sérieux. Pas seulement en tant que cérémonies ou formalité, ils devraient nous dire comment ces cents ans se sont passés : quels désastres et catastrophes notre pays a surmontés ; quels progrès il a réalisés… Ce dernier siècle est très important pour la nation turque.

Ce qui est important pour moi, c’est de laisser un certain héritage de mes expériences aux jeunes, une sorte d'héritage spirituel, en gardant certaines choses pour moi évidemment car je pense qu’il y a des leçons à en tirer.

Pensez-vous que la nouvelle série Disney + peut répondre au « film Atatürk » attendu et mentionné dans votre livre ?

Ce film est encore à faire, bien sûr. Atatürk a été interprété par certains acteurs dans certains films, mais c'est un politicien tellement idolâtré qu'on peut en faire plus à son sujet. J'ai parlé de « regain d’amour pour Atatürk » dans un article politique que j'ai écrit récemment. Cet article a été plus chaleureusement accueilli que mes articles de films par les lecteurs. Par conséquent, le film sur Atatürk devrait être réalisé. Certaines choses ont été faites, mais ce n'est pas suffisant.

Je ne sais pas si cette nouvelle série suffira. Il faut s'engager de bonne foi, trouver le budget nécessaire, faire les recherches artistiques nécessaires. Il faut trouver un scénario et de très bons acteurs qui nous transmettent la personnalité d'Atatürk dans toutes ses dimensions. Il n'est pas nécessaire que le film soit parfait, tant qu’il n'est pas mauvais : l’homme lui-même est si grand que je pense qu'il garantira la réussite de ce film.

Avec l'essor des nouveaux médias, pensez-vous que votre déclaration « Le cinéma a besoin d'être arrosé comme une fleur, il faut le visiter en abondance » est toujours d'actualité ?

Vous ne pouvez pas devancer la technologie. La technologie a-t-elle des inconvénients ? Sans doute, mais c'est un événement qui a beaucoup apporté à l'humanité et qu'il ne faut pas sous-estimer.

Le passage du film muet au film parlant, du film parlant au film en couleur, puis au cinémascope 3D, au film grand écran… L’émergence d'une nouvelle découverte technologique, d'une nouvelle invention, d'un nouvel effort au cinéma, a-t-elle fait régresser le cinéma ? Non, le cinéma est allé plus loin.

Il n'est à la fois ni nécessaire, ni inutile de débattre pour savoir si les films doivent être regardés au cinéma ou sur d'autres plateformes technologiques. À mon avis, chaque film devrait sortir au moins une fois en salle. Mais bien sûr, seuls certains films sortis sur les plateformes font l'objet de récompenses. Par exemple, lors des derniers Oscars, sans parler de nos prix SİYAD, les prix du meilleur film et réalisateur ont été décernés à ce genre de films, il faut donc l'accepter.

Avec toutes vos connaissances sur le cinéma, votre expérience et votre notoriété dans le secteur, n’avez-vous jamais pensé ou envisagé de faire un film ?

Bien sûr que non. Je suppose que je suis paresseux ! J'ai été sur plusieurs tournages et j'ai vu à quel point il est difficile de faire un film. Je suis un écrivain et je l'ai compris après coup. Je suis devenu architecte, j'ai travaillé comme traducteur pendant de nombreuses années. Les deux m'ont beaucoup appris, mais je suis né écrivain. « Écrivez un script, alors », allez-vous me dire. Je le voulais. Il y avait des gens pour qui j'avais promis d'écrire des scénarios. Cüneyt Arkın m'a demandé un scénario, Yıldız Kenter m'a demandé une pièce de théâtre. Je ne pouvais pas, ça ne s'est pas produit, parce qu'écrire une pièce de théâtre, écrire un scénario, ce sont des choses différentes. J’ai toujours été très occupé dans ma vie. Je n'ai jamais abandonné l'architecture, mes années de traducteur ont duré plus de 20 ans, j'ai aussi parcouru le monde avec ma femme. Dans tout ceci, il n'y avait pas de temps pour cela.

Zeynep Demirci

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