En travaillant dans le football professionnel, j’essaye de consulter régulièrement des études sur la performance des joueurs.
En travaillant dans le football professionnel, j’essaye de consulter régulièrement des études sur la performance des joueurs. L’une d’elles, menée auprès des jeunes du club turc MKE Ankaragücü, m’a particulièrement interpellé. Elle explore comment les exigences physiques varient selon le poste occupé, et les résultats sont aussi révélateurs que précieux.
Réalisée sur 38 joueurs âgés de 17 à 19 ans, cette étude montre que les joueurs de champ affichent de meilleures performances que les gardiens dans les sauts verticaux, les sprints de 20 et 40 mètres et le saut en longueur. Les défenseurs centraux brillent par leur puissance dans les duels, tandis que les latéraux allient vitesse et répétition d’efforts. Les milieux, eux, se montrent constants dans l’ensemble des tests, reflet de leur polyvalence. Les attaquants se distinguent par leur explosivité, notamment dans les courses longues.
Les gardiens obtiennent des résultats plus faibles sur ces exercices, ce qui reste cohérent avec un poste basé sur les réflexes, la coordination et la détente sur place. En revanche, les sprints très courts (10 mètres) et la VO₂ max ne révèlent pas de différences significatives entre les postes, suggérant que certaines qualités de base sont globalement partagées.
Autre point notable : les chercheurs ont observé que de bonnes qualités de saut n’impliquent pas nécessairement une grande vitesse de sprint. Cela met en lumière des chaînes musculaires spécifiques qui se développent différemment selon les besoins.
Cette étude rappelle combien la préparation physique doit être adaptée à chaque rôle. Pour développer un joueur, il faut connaître les exigences du poste, pas seulement former au hasard. C’est là que la science peut faire la différence.
Référence :
Şenol, B., Bayraktar, B., & Erbaş, M. K. (2024). Investigation of Physical Performance of Young Elite Football Players: Positional Comparison. Spor Bilimleri Dergisi, 2024 (1). DergiPark.
Suphi Baykam