Bonjour à tous en ce premier mois de 2025 ! En cette époque où culmine l’individualisation, nous commençons la nouvelle année en souhaitant le meilleur pour nous-mêmes, puis pour notre famille et nos proches…
Cependant l’année 2024, à laquelle nous venons de dire au revoir, n’a pas été bonne pour beaucoup de gens. Et 2025 reste un grand mystère. Comme vous le savez, la paix mondiale n’a pu être pleinement réalisée en 2024 ‒ année d’inflation, de crise du logement, de réchauffement climatique, de montée de l’extrême droite et des dirigeants politiques populistes…
Les préjudices sont énormes pour les personnes qui vivent de véritables guerres et conflits. Mais il existe aussi d’autres guerres et luttes, plus sournoises : celles qui se livrent dans le monde intérieur des gens, en particulier de la jeune génération. Cette phrase, écrite avec de la peinture en aérosol sur un mur et que j'ai vue partagée sur les réseaux sociaux, donne à réfléchir : « Nous sommes une génération triste avec des photos heureuses sur les réseaux sociaux ». Aujourd’hui, de nombreux jeunes dans le monde sont moins heureux que les générations précédentes en raison de pressions sociales, économiques, technologiques et écologiques (Source : Forum économique mondial, 2024). Selon le rapport préparé par le Centre de recherche sur le bien-être de l'Université d'Oxford, Gallup et le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations Unies en 2024, les enfants de certains pays connaissent déjà un niveau de malheur similaire à celui d’une crise de la quarantaine.
Cette situation semble avoir pour l’avenir des conséquences très négatives dans le domaine de l’économie et de la santé. L'augmentation des coûts du logement, de l'éducation et des dépenses de santé fait partie des problèmes importants. Les jeunes sont à la fois inquiets pour l’avenir et socialement seuls. Cette situation amène de nombreux jeunes à consommer des substances telles que l’alcool et les drogues, à tomber dans le gouffre du Web profond, à se perdre dans les sites de jeux en ligne ou à vivre sous antidépresseurs dès leur jeunesse. Même si les jeunes ont une vie meilleure que les générations précédentes, leur santé mentale est bien moins bonne.
Avec l'individualisation, les liens familiaux ont commencé à disparaître. Les habitants des pays développés ne veulent pas se marier ni avoir d’enfants. Les taux de natalité diminuent et les populations vieillissent dans de nombreux pays. Dans leur désespoir face à l’avenir, de nombreux jeunes manquent le présent. Ceux qui n'ont pas d'épargne ou qui ne peuvent épargner en raison des conditions économiques actuelles passent leur temps à flâner dans les centres commerciaux ou à faire des achats en ligne selon leurs moyens. Dettes et traites interminables sur les cartes de crédit, assujettissement aux réseaux sociaux, incapacité d’établir des relations profondes avec ses pairs et manque de confiance dans les politiciens, l’État et les médias, sont autant d’indicateurs de grande dépression et régression. La polarisation et les divisions sociales dans le domaine politique montrent que les rêves d’une structure sociale heureuse et harmonieuse pour l’avenir ne peuvent exister que dans les utopies. Et la vieillesse de cette génération pourrait indiquer un autre désastre : ces jeunes, qui ne croient pas en l’avenir et ne le préparent pas, risquent d’être confrontés à de graves problèmes de logement et un combat pour la survie ; cette génération, qui n'a pas fondé de famille et ne se soucie pas des liens familiaux, prendra place dans la structure sociale comme la génération la plus solitaire lorsqu'elle vieillira.
Selon le rapport préparé par le Forum économique mondial, soutenir la santé mentale des jeunes devrait donc être une priorité mondiale ; il convient de garantir l'établissement de véritables relations entre les différentes cultures ; les entreprises de médias sociaux et les gouvernements devraient donner la priorité aux réformes dans le domaine des médias sociaux pour la santé générale des utilisateurs. Ce rapport souligne en outre qu’en offrant aux jeunes une formation en matière de littératie financière, des études devraient être menées sur la manière dont les médias sociaux peuvent être utilisés plus efficacement pour adopter des habitudes saines.
J’espère de tout cœur que 2025 sera l’année où ces mesures commenceront à être prises.