La 8e édition de l’Exposition sur l’Histoire des Sciences des lycées bilingues francophones à Istanbul : un voyage fascinant à travers les découvertes scientifiques

Les lycées bilingues francophones d’Istanbul ont récemment organisé leur 8e Bilim Tarihi Sergisi, Exposition sur l'Histoire des Sciences, un événement qui a suscité l’intérêt des passionnés de sciences, des étudiants mais aussi du grand public.

Par Aujourd’hui la Turquie
Publié en Juin 2023

Les lycées bilingues francophones d’Istanbul ont récemment organisé leur 8e Bilim Tarihi Sergisi, Exposition sur l'Histoire des Sciences, un événement qui a suscité l’intérêt des passionnés de sciences, des étudiants mais aussi du grand public.

Depuis sa création, l'objectif principal de l’exposition est de promouvoir l'intérêt pour les sciences et d'inspirer la prochaine génération de scientifiques. L’édition de cette année était consacrée aux scientifiques français. Organisée en collaboration avec des institutions scientifiques renommées, cette exposition inter lycées a offert une occasion unique de découvrir et d'apprécier les grandes découvertes scientifiques qui ont façonné notre compréhension du monde. Un événement captivant.

La 8e édition de cette exposition s'est tenue au sein du lycée Saint-Michel, établissement situé au cœur d’Istanbul et depuis de nombreuses années une référence en matière d'éducation d'excellence. Fondé il y a plusieurs décennies, l'établissement a su allier tradition et innovation pour offrir à ses élèves une formation complète et de qualité, basée sur les valeurs humanistes et l'exigence académique, leur permettant de devenir les leaders de demain.  Conscient de l'importance de préparer les étudiants aux défis du XXIe siècle, le lycée Saint-Michel se tient à la pointe de l'innovation pédagogique : les méthodes d'enseignement intègrent des approches interactives, collaboratives et axées sur le développement de compétences transversales telles que la créativité, la résolution de problèmes et la communication. Le lycée propose ainsi une offre éducative diversifiée qui permet aux étudiants de choisir des parcours correspondant à leurs intérêts et à leurs aspirations. Outre le programme français, l'établissement offre des options telles que le baccalauréat international (IB) et des cours d'enseignement des langues étrangères. Ces choix élargissent les horizons des étudiants et leur offrent des opportunités internationales pour poursuivre leurs études supérieures dans les meilleures universités du monde entier.

 

Marie Curie, un modèle

La 8e exposition sur l'Histoire des Sciences a ainsi été organisée en présence des élèves venant des lycées Saint-Benoît, Saint-Joseph, Saint-Michel, Sainte-Pulchérie ainsi que des lycées Tevfik d’Ankara et Küçük Prens. Les élèves de chaque lycée ont présenté un court documentaire montrant les différentes étapes de leur projet scientifique. Sylvie Lemasson, directrice générale de l’Institut français de Turquie, a pris la parole pour rappeler l’importance de l’intérêt scientifique auprès de la jeunesse, en évoquant l’extraordinaire femme de science que fut Marie Curie. Française d’origine polonaise, Marie Curie a non seulement été la première femme à remporter un prix Nobel, mais elle est également la seule personne deux fois nobélisée dans des domaines scientifiques distincts. Ses contributions révolutionnaires dans le domaine de la physique et de la chimie ont permis de jeter les bases de la science moderne. Ses travaux sur la radioactivité ont ouvert de nouvelles perspectives dans la compréhension de la structure de l'atome et ont jeté les fondements de la radiothérapie. Malgré les obstacles auxquels elle a été confrontée en tant que femme dans un domaine dominé par les hommes, Marie Curie a démontré une détermination inébranlable et un dévouement sans faille à la science, bousculant ainsi les idées préconçues sur la place des femmes dans le domaine scientifique. Enfin, retracer le parcours exceptionnel de Marie Curie fut pour Sylvie Lemasson l’occasion de souligner que la science et l’innovation est source de rapprochement entre les pays.

Des activités interactives

L'exposition comprenait une variété d'expositions interactives couvrant divers domaines scientifiques, de la physique à la biologie en passant par la chimie et la technologie. Les visiteurs ont pu participer à des expériences pratiques, interagir avec des modèles scientifiques et explorer des concepts complexes de manière ludique. Les élèves, enthousiasmés, ont guidé les visiteurs à travers les différentes expositions. Nous avons eu l’opportunité de discuter avec certains d’entre eux concernant leur choix de projet. Un projet insolite : celui du lycée Saint-Joseph et leur réalisation à « petite échelle » de la guillotine, invention qui à l’époque avait fait la une de tous les journaux. Les élèves nous ont expliqué son origine, son but et son fonctionnement. Conçue par le docteur Joseph-Ignace Guillotin, cet engin au mécanisme ingénieux et efficace visait à révolutionner la manière dont les condamnations à mort étaient exécutées, assurant une mort rapide et sans douleur. Cette invention était alors présentée comme une solution technologique plus humaine pour mettre fin aux souffrances prolongées infligées par les méthodes d'exécution archaïques. Largement controversée, la guillotine a suscité des débats passionnés quant à son utilisation et ses implications morales. Mais elle restera à jamais gravée dans les annales du système judiciaire et de la société dans son ensemble.

Cette 8e Exposition sur l’Histoire des Sciences a pleinement atteint ses objectifs : la promotion de l'éducation scientifique et de l'intérêt pour les sciences parmi les jeunes étudiants. En offrant un environnement stimulant et interactif, l'événement a incité les élèves à explorer les différentes disciplines scientifiques et à se familiariser avec les grandes découvertes scientifiques du passé. À cette occasion, les lycées bilingues francophones participants ont mis en avant leurs programmes éducatifs axés sur les sciences ainsi que les opportunités en matière d'échanges internationaux dans ce domaine, afin de susciter l'intérêt des jeunes pour les études scientifiques et de les encourager à y poursuivre leur carrière. En outre, l'exposition a favorisé l'échange d'idées et de connaissances entre les participants, créant ainsi un environnement propice à l'apprentissage collaboratif et à l'inspiration mutuelle.

Nous avons eu l’occasion, lors du vernissage de cette exposition, d’interroger Milena Kuyumciyan, professeure de biologie au lycée Saint-Michel, ainsi que des élèves provenant des lycées Saint-Joseph et Saint-Michel.

Milena Kuyumciyan, professeure de biologie au lycée Saint-Michel et commissaire de l’exposition, est l’initiatrice de ce remarquable projet. Son projet, fondé sur son amour pour la science et la transmission de cette passion à la jeunesse, a ainsi débuté au lycée Saint-Michel pour s’étendre ensuite aux autres lycées francophones de Turquie. 

Un engouement inattendu ?

Milena Kuyumciyan déclare qu’elle a été surprise et heureuse de l’ampleur qu’a prise ce projet, puisque rappelons-le, nous parlons ici de la huitième édition. Cette modestie l’honore, mais on ne saurait trop la remercier pour la valeur de ce projet et la passion qu’elle transmet à ses élèves et aux élèves participants.

Le mieux est donc d’interroger quatre de ses élèves : Alisa İsa Deleon, Serdar Ömer Canbeyli, Nayiri Benlioğlu, et Gülin Güven, pour en savoir plus sur le déroulé du projet en général et sur leur ressenti personnel. 

Les élèves ont exprimé leur engouement face à ce projet qui leur permet d’appréhender la science de manière ludique. Interactif et stimulant, le projet, disent-ils, suscite leur implication totale, et cet élan de motivation et d’enthousiasme touche à son tour l’intérêt pour l’étude des sciences.

Nous nous sommes ensuite entretenus avec les élèves du lycée Saint-Joseph : Eylül Özdağlar, Işıl Yıldız, et Nehir Yüksekkaya, ainsi qu’avec leur professeure de physique, Ebru Aktimur. Les élèves ont évoqué le caractère en tous points valorisant pour eux du projet. Car ils ont géré eux-mêmes leur matériel, leurs connaissances scientifiques et leurs idées, à toutes les étapes du processus, et c’est à partir de leur travail que s’est réalisée l’exposition. Cette autonomie est donc, pour eux, une marque de confiance déterminante pour la suite de leurs