De janvier à juin 2025, c’est donc la Pologne qui assure à nouveau la présidence de l’Union européenne.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contexte n’a plus rien à voir avec celui de la précédente présidence polonaise en 2011. Alors que nous achevons le premier quart du XXIe siècle, nous voici face à nombre de paramètres conditionnant de nouvelles relations internationales qui se mettent en place après la longue transition depuis la fin de la guerre froide en 1991.
Donald Tusk avait déjà eu l’occasion de connaître Donald Trump lors de sa présidence du conseil européen en 2016. Alors que de nouveaux défis s’annoncent, penchons-nous ici sur le parcours de la Pologne dans l’Histoire européenne, qui fut très mouvementé.
Au XVIIIe siècle, en 1711, Stanislas, l’ex-roi de Pologne réfugié en France, devient gouverneur de Lorraine ; sa statue orne encore le centre-ville de Nancy. Après une éphémère renaissance durant le Premier Empire français avec le Duché de Varsovie en 1807, la Pologne devra attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour sortir de l’occupation russe et redevenir un État indépendant, une jeune République.
On le voit, l’amitié de la Pologne avec la France existe depuis fort longtemps, et nous avons sans doute là l’un des pays les plus pro-occidentaux de l’Europe centrale.
Située au cœur des drames de l’entre-deux-guerres, la Pologne, suite au pacte germano-soviétique signé en août 1939, perdra sa temporaire existence en septembre 1939 avec l’invasion commune par le IIIe Reich et l’URSS.
La reconstitution de la Pologne après 1945 en fera un des États satellites de l’Union soviétique jusqu’en 1989, où la fin de la guerre froide lui rendra sa liberté.
Commencera alors une lente reconstruction de la Pologne, marquée d’abord par son adhésion en 1999 à l’organisation militaire occidentale, l’OTAN, puis son entrée dans l’Union européenne en 2004.
Ceci est conforme au schéma commun à tout l’ancien bloc de l’Est : à savoir, en premier, la sécurisation avec l’Alliance atlantique dont la vocation première, ne l’oublions pas, était dès sa création en 1949 que les États Unis protègent le monde occidental face à la guerre froide naissante avec l’URSS ; puis, dans un second temps, l’adhésion au volet de coprospérité économique et sociale, en l’occurrence l’Union européenne.
Dès lors, la Pologne, qui avec ses 38 millions d’habitants est un des plus grands pays d’Europe centrale, n’aura de cesse de se renforcer militairement face à son voisin russe. La situation géopolitique depuis ces 20 dernières années ne sera pas sans justifier les choix des gouvernements qui se sont succédé, de droite comme de gauche.
Ces six mois seront certainement riches en événements divers, mais les dernières déclarations de Donald Tusk appellent à une demande de renforcement de l’UE, tant sur le plan militaire que celui de sa gouvernance.
Plus d’Union et plus de cohésion pour affirmer l’UE face à un monde régi par la réémergence des moyennes et grandes puissances.
Qu’en sera-t-il ? Il serait difficile à ce stade d’en dire plus, mais une chose est certaine : l’Europe devra avoir son mot à dire et affirmer encore son identité. Ce sera vital pour elle, existentiel même.