Lundi 6 février, deux séismes de magnitude 7,7 et 7,6 ont frappé le sud-est est de la Turquie ainsi que la Syrie. L'épicentre du séisme se trouvait près de Kahramanmaraş.
Avec les images qui nous parvenaient au fil des heures, nous avons découvert l'étendue des catastrophes et la gravité de la situation dans les zones sinistrées.
Dans certaines villes gravement touchées par le séisme, la consternation et la tristesse laissaient place à l'impuissance face à la catastrophe. La province de Hatay, tout particulièrement, a été dévastée, tandis que son aéroport et les routes d'accès à la ville ont été sévèrement endommagés. Dans la soirée du 6 février, les appels à l'aide se multipliaient sur les réseaux sociaux concernant Hatay.
Un témoignage arrivé tard dans la soirée du 6 février décrit ainsi la ville de Hatay : « Les fumées noires qui s'échappaient de l'incendie du port d'Iskenderun, visibles sur des kilomètres, présageaient de tristes nouvelles. Puis la, ville de Hatay se dressa devant nous comme un champ de bataille. A l'entrée de Hatay, on découvre les maisons détruites les unes après les autres sur la route principale, et le paysage devient de plus en plus effrayant au fur et à mesure que vous progressez. Dans les rues, les sirènes des ambulances incessantes, devant les décombres, les habitants attendent dans la douleur les équipes de secours, ils sont voués au désespoir. Des volontaires qui tentent de sortir des décombres leur famille, leurs proches ou encore des gens qu'ils n'ont jamais vus. En l'absence d'équipes de secours, ils dégagent les décombres pour sauver les gens ensevelis avec leurs mains. Ils se sentent abandonnés et tellement impuissants devant l'ampleur des dégà¢ts... Le centre-ville de Hatay est entièrement détruit tout comme le vieux bazar, la mosquée historique. Ceux qui se souviennent de Hatay comme une ville ancienne riche en histoire sont désormais seuls avec leurs souvenirs. »
Il est hélas évident que les blessures infligées par les tremblements de terre du 6 février, l'une des plus grandes catastrophes de l'histoire de la République, ne cicatriseront pas de sità´t à Hatay.
Mes pensées vont vers les sinistrés, les blessés et les victimes de ce terrible séisme, et particulièrement à une amie très chère, Inci Kimyonşen, originaire de Hatay et professeure de géographie au lycée Saint Michel d'Istanbul, qui a perdu ses parents et sa sœur.
Je finirai en saluant la très grande solidarité du peuple turc qui a su se mobiliser très vite et continue de soutenir la population des zones sinistrées.
De tout notre cœur : « Başın sağolsun,Türkiye. »
La ville de Hatay
Hatay, qui compte 4000 ans d'histoire, est réputée pour être le berceau de différentes civilisations. Traversée en son centre par une ligne de faille, la ville a été détruite par plus de sept différents séismes, et reconstruite de nouveau à chaque fois.
Le musée de la mosaïque de Hatay est le deuxième au monde.
L'église Saint-Pierre d'Antioche (Antakya) est l'une des églises les plus anciennes. Selon les Actes des Apà´tres, c'est à Antioche que les disciples ont été appelés chrétiens pour la première fois.
Les plus longues plages de Turquie se trouvent dans la province de Hatay, à Samandağ.
Son fleuve, le fleuve Asi (l'Oronte), est le seul fleuve qui coule à rebours, du sud vers le nord. En effet, né au Liban, le fleuve Asi traverse la Syrie occidentale et se jette dans la Méditerranée près de Samandağ.
La Mosquée de Habib-i Neccar à Hatay est l'une des premières mosquées construites en Anatolie.
Les murailles et la citadelle de Hatay sont parmi les plus connues du monde antique.
Dr. Mireille Sadège