Du 11 au 18 novembre 2022

La 5e édition du Concours international de Piano Istanbul Orchestra'Sion 

Par Simruğ Bahadır
Publié en Décembre 2022

OLIVIER MOULIN (membre du jury) : « On a vraiment eu une très belle demi-finale, et c’est certain que la finale a été un grand moment musical. »

Comment avez-vous trouvé ce concours, son organisation, son ambiance ?

Ce que je trouve vraiment très bien, c’est que l’on entend les candidats dans des formations très différentes puisqu’ils vont du récital de piano au concerto avec orchestre. Il y a aussi la commande d’une œuvre d’un compositeur turc jouée en imposé en demi-finale. C’est intéressant, car si les candidats ont forcément beaucoup de références quand ils jouent les grands maîtres, là, c’est une œuvre pour laquelle chacun doit avoir sa propre interprétation, sans références pour l’aider. Et cela permet vraiment de voir la conception, la manière dont chaque artiste s’approprie l’œuvre, et donc finalement sa personnalité. Je trouve que cette année tout particulièrement, le niveau est extraordinaire. On a vraiment eu une très belle demi-finale, et il est certain que la finale a été un grand moment musical.

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PIERRE REACH (membre du jury depuis la première édition) : « Personnellement, j’ai toujours pensé que nous ne sommes pas des ordinateurs. Je ne suis pas gêné s’il y a quelques petites imperfections. »

Quelle est l’intérêt de ce concours en particulier ?

D’abord et d’une manière générale, j’aime les concours car nous vivons une époque très difficile où les sponsors se font rares. Alors, pour un jeune de talent, c’est la seule possibilité de se faire connaître. Et même si celui-ci n’obtient pas le Premier Prix, le fait d’être quand même lauréat aide à avoir des opportunités pour donner des concerts. Deuxième chose : dans un pays comme la Turquie avec une culture musicale immense, c’est normal qu’il y ait un grand concours. Et je suis très attaché à ce lycée français, à cette ville très particulière qu’est Istanbul. J’adore venir ici, c’est formidable !

Pour moi, l’édition de cette année est la plus forte de toutes. Il y a deux ans, c’était très bien mais il n’y avait pas ce niveau-là. Cette année, nous avons des candidats d’un niveau impressionnant. Il y a eu un merveilleux Steinway au lycée et la magnifique salle de concert CRR pour la finale.

Quel est votre ressenti général par rapport aux candidats ?

Personnellement, j’ai toujours pensé que nous ne sommes pas des ordinateurs. Je ne suis pas gêné s’il y a quelques petites imperfections. Ce que je demande avant tout, c’est l’émotion musicale, la connaissance du style et le respect du texte. Je veux d’abord que l’on fasse passer le bonheur de la musique aux gens. Quelqu’un qui joue parfaitement mais sans émotions, c’est moins intéressant. Et personnellement, j’apprends toujours quand j’entends des jeunes qui jouent, même parmi mes élèves, parce qu’ils font passer quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas. Et c’est le cas ici, cela s’est produit à plusieurs reprises. 

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ELIANE REYES (membre du jury) : « Passer ce concours requiert beaucoup d’exigences ! »

Qu’apporte ce concours par rapport aux autres ?

Je note plusieurs choses importantes. C’est un concours avec une finale avec orchestre, ce qui n’est pas le cas partout. C’est aussi un concours qui se déroule dans un pays et un lieu magnifique. Et enfin pour les candidats, passer ce concours requiert beaucoup d’exigences : il y a quatre épreuves consécutives, c’est très exigeant, que ce soit physiquement ou mentalement. Il leur faut préparer un programme de deux heures.

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GÜLSIN ONAY (membre du jury) : « Le monde ne doit pas rester sans musique. »

Quels critères privilégiez-vous lorsque vous écoutez les candidats ?

On attend d’eux qu’ils nous fassent ressentir la musique au premier plan. Parce que bien sûr, la technique est très importante, mais il y a beaucoup de talents qui peuvent faire de la technique. Il est donc important que les candidats puissent sentir et transmettre la musique. Le monde ne doit pas rester sans musique et de vrais talents musicaux, il n’y en a pas beaucoup. L’objectif est surtout de pouvoir les faire se révéler et toucher un public plus large !

L’importance de la compétition cette année, pour vous ?

Comme toujours, nous avons eu un très bon jury. Par ailleurs, Ali Darmar est de nouveau parmi nous, ce qui est une chose très importante. On adore ses compositions. Le concours est aussi devenu plus riche en innovations : la présence du Consul général, lui aussi pianiste, et le fait d’avoir la salle du CRR pour la finale sont des choses formidables.

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TOROS CAN (membre du jury) : « Je veux qu’on touche mon cœur. »

Quelle est la chose la plus importante que vous attendez d’un candidat ?

Que celui ou celle-ci m’enthousiaste et me touche ! C’est cela le plus important. Je veux pouvoir apprécier quand je l’écoute et je veux vouloir continuer lorsqu’il termine. Je veux qu’on touche mon cœur, mon esprit mais surtout mon cœur.

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