À ce défilé, ce sont des athlètes et non des mannequins que nous avons admirés. Non pas sur un podium, mais dans le stade !
Il m’a été très facile d'écrire l'article de ce mois-ci, car j'en avais en fait choisi le thème il y a longtemps déjà. Mais lorsque les tenues officielles olympiques de la Mongolie ont été dévoilées, ce fut un déclic. Je pensais déjà écrire à propos des Jeux, mais ces créations ont renforcé ma motivation. Surprenants par la richesse de leurs broderies, ces costumes originaux ont fait un carton sur tous les réseaux sociaux.
En effet, les créateurs Michel & Amazonka ont évoqué les traditions mongoles en brodant sur les costumes les symboles de cette culture : le soleil, la lune, le feu et le cerf. Le cerf est un animal important dans la symbolique et la culture mongole et turque. Les Mongols croient que la lignée de Gengis Khan descend d'une femelle cerf (Gua-Maral, Maral en turc) et d'un loup gris. Ainsi, le cerf de l’épopée était brodé sur le devant du costume. Y figurent également le soleil et la lune, autres symboles nationaux. Le soleil se levant dans le désert et les steppes de Gobi symbolise l'existence éternelle de la nation mongole. Le feu, quant à lui, symbolise l'éternité, la richesse et le succès. Les trois bras dans la flamme représentent le passé, le présent et le futur. D'après mes recherches, ceux-ci sont également liés au symbole Soyombo….
Les motifs étaient travaillés avec tant de précision qu’ils pouvaient être étudiés en détail au fur et à mesure que l’on les découvrait… Je félicite les sœurs designers Michel et Amazonka Choigaalaa et leur équipe pour avoir réalisé tous ces modèles inspirés des riches traditions décoratives de leur pays.
En parlant du croissant, de l'étoile et du loup gris, ces figures consacrées comme symboles de l'Asie centrale me sont également venues à l'esprit. À cette époque, les costumes de nos athlètes n'étaient pas encore dévoilés. Bien entendu, nos uniformes étaient des modèles de style américain qui n’avaient rien à voir avec la culture et les symboles turcs. En quoi le bleu clair, que nous appelons « bleu bébé », évoque-t-il la Turquie ? Je n'y ai vu aucune relation… Non, ne dites pas cela, le costume doit-il donc toujours être rouge, blanc ou turquoise ? Examinons d’abord les designs uniques réalisés dans ces couleurs, puis les différents tons qui peuvent être créés pour innover.
Toujours les mêmes modèles ces dernières années… J'ai jeté un œil au défilé de Tokyo 2020 : c’était un costume blanc uni. Cette année, c’était un uniforme rayé bleu clair. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais il évoquait pour moi le livre Le Garçon au pyjama rayé… Bien sûr, quand il est question de costumes olympiques, les modèles emblématiques du passé me viennent à l’esprit. Les designs rétro-futuristes, le style spatial des années 60 aux Jeux olympiques de Mexico en 1968 sont merveilleux. Bien sûr, nos créations n’ont pas été appréciées. Le comité a critiqué le designer, le designer a pointé la marque du doigt, mais personne n'a assumé ses responsabilités. Finalement, on a annoncé que ces costumes ne seraient pas portés lors de la cérémonie de clôture… Et de toute façon, nous n'avions que deux athlètes qui y participaient !
Revenons à Paris 2024 : au Sri Lanka, à l'Inde, à la République de Corée, à Haïti, à la Malaisie, au Libéria... ils étaient formidables.
Par exemple, les uniformes du Libéria pour la cérémonie d'ouverture étaient signés Telfar ; l’encolure des vêtements était creusée en forme de continent africain. Les créations, la texture et la couleur des tissus de la Malaisie étaient ô combien originales…
Bref, comme vous pouvez le constater, la mode et le sport vont de pair. Les Olympiades sont une organisation où les pays s'affrontent non seulement dans le domaine sportif, mais également dans le domaine de la création et de la vision. Dès à présent, j'ai hâte d'aller à Los Angeles. J'espère que nous y obtiendrons de nombreuses médailles d'or et un résultat digne de notre pays.