La scène de Zefirye et le manoir de Mattheys

​Début juillet, je suis ravie de quitter la chaleur étouffante d’Istanbul pour retrouver la mer bleue et fraîche de l’Égée. Mais à ma grande surprise, il fait aussi chaud à Bodrum, et ses eaux turquoise ne sont guère fraîches…

Par Dr. Mireille Sadège
Publié en Octobre 2024

Cependant, c’est toujours un très grand plaisir de retrouver mon hamac sous l’ombre des orangers, et les oliviers de la résidence Selvi Evleri. C’est de là que j’écris une nouvelle fois mon article. 

Mais pour moi, l’été à Bodrum, c’est aussi le Festival de musique de Gümüşlük. J’ai le plaisir d’y retrouver la formidable pianiste et amie Gülsin Onay qui en est la consultante artistique. Avec Eren Levendoğlu, elles accomplissent un travail fantastique en organisant cet événement musical incontournable de la période estivale de Bodrum.

Le Festival 2024 accueillera 28 artistes et groupes de 11 pays dans quatre lieux différents jusqu'au 9 septembre.

Le soir du dimanche 14 juillet, j’ai eu le plaisir, avec mon amie Sevinç Tığlıoğlu, d’assister à un concert exceptionnel des pianistes portugais António Luís Silva et Tiago Nunes dans des chefs-d'œuvre du répertoire pour piano à quatre mains, au Centre Culturel Aktur-Zefirya de Bitez. Je découvrais pour la première fois cette scène incroyable placée au sommet de la colline face à la mer.

Il est utile de souligner que le Festival de musique de Gümüşlük se déroule dans des lieux d'importance historique et naturelle. Il a commencé à Eklisia, une église vieille de 400 ans, et s'est déplacé vers sur la côte de Gümüşlük, une zone naturelle protégée. Il y a dix ans, l'ancienne carrière de pierre vieille de 2 500 ans, zone protégée de premier degré, est devenue principale salle de concert. Et depuis six ans, le Centre Culturel Zefirya AK-TUR est devenu la quatrième scène indispensable du Festival.

À l'Académie du Festival de Gümüşlük, qui a débutée en 2006, il y a trois master-class dans les branches de violon et de piano. Cette année, neuf étudiants, âgés de douze à vingt et un ans, ont participé à la master-class de violon ; ils ont travaillé avec Kristóf Baráti et Erkin Onay.

Gülsin Onay décrit ainsi l’ambiance de ces master-class : « Violon, violon, violon... Gümüşlük a pris l'apparence élégante et le son magique du violon. De magnifiques talents jouent des œuvres merveilleuses sur la plage et sous les arbres. Les notes se mêlent aux sons des vagues et aux doux murmures du vent, et deviennent ainsi la voix de la nature. »

Le Festival met également l'accent sur la protection de l'environnement naturel de Bodrum. Pour Gülsin Onay, « À mesure que Bodrum grandit et se développe, le Festival donne toujours la priorité à l'idéologie de sensibilisation à la protection et à la promotion de nos ressources. Nous croyons sincèrement que, tout comme le Festival protège Bodrum, Bodrum et les habitants de Bodrum protégeront le Festival et continueront à soutenir ses activités dans les domaines de l'éducation, de la culture et de l'art. »

Quelques jours plus tard, j’étais au manoir de Mattheys à Bornova, l’un des anciens quartiers de la ville d’Izmir, pour célébrer la fête du 14 Juillet. Bernard Arkas, consul honoraire de France à Izmir, organisait les festivités de la fête nationale dans les jardins de cette demeure vieille de 200 ans et qui a été restaurée à l’identique par son père Lucien Arkas, homme d’affaires passionné de culture. Un lieu d’une beauté et d’un charme incroyable.

Les convives venus très nombreux à la soirée ont pu écouter, dans le splendide jardin de manoir, les discours de l’ambassadrice de France en Turquie SE Madame Isabelle Dumont puis le Consul Général de France à Istanbul Mr. Olivier Gauvin qui avant de faire ses adieux aux Smyriotes, a salué la famille Arkas. Il a par ailleurs remercié chaleureusement la précédente Consule honoraire Mm Zeliha Toprak pour le formidable travail qu’elle a effectué dans le cadre de sa mission.  

Durant la soirée, j’ai pu visiter l’intérieur du manoir devenu désormais un musée, Arkas Sanat Bornova Mattheys, où est exposée une sélection de 75 tapis anatoliens du XVIe au XIXe siècle provenant de l’extraordinaire collection de tapis de Lucien Arkas.