Le 26 décembre dernier, au lendemain de Noël, Irina Dubois accorde un long entretien à Pierre de Gaulle, petit-fils du Général, pour le compte de l'Association Dialogue Franco-Russe, coprésidée par l'ancien député d'extrême-droite Thierry Mariani. Par sa venue, Pierre de Gaulle souhaitait plaider la lutte contre la séparation diplomatique entre la France et la Russie
Pierre de Gaulle, peut-on séparer la France de la Russie ?
Le 26 décembre dernier, au lendemain de Noël, Irina Dubois accorde un long entretien à Pierre de Gaulle, petit-fils du Général, pour le compte de l'Association Dialogue Franco-Russe, coprésidée par l'ancien député d'extrême-droite Thierry Mariani. Par sa venue, Pierre de Gaulle souhaitait plaider la lutte contre la séparation diplomatique entre la France et la Russie.
Les accords de Minsk comme révélateur de la provocation occidentale
D'emblée, Pierre de Gaulle revient sur les accords de Minsk. Il indique que ceux-ci n'ont pas été respectés par Angela Merkel et l'Allemagne qui se portait pourtant garante, avec la France, de la sécurité et l'épanouissement des populations russophones dans le Donbass. En provoquant de cette manière, Mme Merkel aurait donc employé tous les moyens nécessaires pour que l'OTAN arme le Donbass, et ainsi permettre le déclenchement de cette guerre.
D'autant plus que l'Europe serait victime d'une sorte de jeu de dupes de la part des États-Unis et de l'OTAN. Ces derniers veilleraient à ce qu'Europe et Russie soient en conflit, par crainte qu'un bloc trop puissant fasse vaciller leur pouvoir mondial. Suite à une perte d'influence après la guerre du Vietnam, « les Américains ont toujours tenté par la ruse et la force » de conserver leur position intacte. Mais, souligne Pierre de Gaulle, l'Union européenne n'est pas en reste dans la « malhonnêteté intellectuelle »...
Le petit-fils précise : il ne critique pas les Ukrainiens, mais le régime. Régime selon lui mis en place en 2014 par les États-Unis qui auraient fomenté un coup d'État de l'intérieur. La vraie dictature se trouverait en Ukraine même, au mépris des Ukrainiens. Ici, rappelons quand même que le groupe Wagner commet toujours des exactions et des crimes de guerre sur le territoire bleu et jaune. Et que – aux dernières nouvelles et sauf preuve du contraire – cela ne se fait pas avec l'appui de Volodymyr Zelensky.
La défense de la patrie comme seule volonté de la Russie
Pierre de Gaulle explique ensuite que selon une déclaration d'un conseiller du président ukrainien, la guerre était voulue depuis déjà quelques années par le gouvernement, étant alors assuré que l'UE et les EU se donneraient les moyens de l'aider dans cette perspective.
Et de Gaulle ajoute : « On ne peut pas punir et spoiler un peuple pour des raisons de crise. C'est contraire aux libertés fondamentales, et c'est une très grande injustice. Nulle autre nation depuis les persécutions juives pendant la 2e guerre mondiale n'a subi autant de spoliation que le peuple russe actuellement ». Un avis tranché, problématique, et que certains pourraient qualifier d'insultant.
Le devoir de la France dans le maintien de la stabilité du monde
En évoquant enfin un « équilibre que mon grand-père s'est toujours efforcé de préserver », Pierre de Gaulle continue de s'opposer aux sanctions de l'UE et de la France envers la Russie. Mais cette fois, dans une perspective plus historique et diplomatique. Des valeurs essentielles lieraient la France et la Russie : la famille, la tradition, la religion. Celles-ci, dit-il, ne sont aujourd'hui plus défendues par l'État français et l'UE. Alors, poursuit-il, renforcer l'amitié franco-russe, ce serait aussi se réincarner dans ces valeurs primordiales pour ces nations.
L'héritage du général de Gaulle, selon Pierre de Gaulle, est ainsi une certaine idée de la France, proche de ce que défend la Russie. Pierre déclare ne pas connaître d'héritier politique à son grand-père, mais dit qu'il aimerait en voir un qui prendrait la forme d'un leader charismatique qui se donnerait les moyens de sa politique. Alors que les célébrations de Noël battaient leur plein, Pierre de Gaulle conclut l'entretien en souhaitant l'apaisement et la transparence de la part des dirigeants occidentaux.