Mama Bowl : deux enseignes conscientes, éthiques et qualitatives, en plein Kadıköy

Depuis maintenant un an et demi, Tom et Kevin, deux amis français passionnés de la Turquie, ont ouvert Mama Bowl. En proposant des salads bowls écologiques, végétariens et végans, ces derniers ont à cœur de développer une cuisine de qualité tout en respectant l’environnement. À l’occasion d’un repas, nous avons pu interviewer Kevin à propos de l’origine et du développement de son projet de restaurant.
Par Sophie Clèment
Publié en Janvier 2023

Mama Bowl : deux enseignes conscientes, éthiques et qualitatives, en plein Kadıköy

Depuis maintenant un an et demi, Tom et Kevin, deux amis français passionnés de la Turquie, ont ouvert Mama Bowl. En proposant des salads bowls écologiques, végétariens et végans, ces derniers ont à cœur de développer une cuisine de qualité tout en respectant l’environnement. À l’occasion d’un repas, nous avons pu interviewer Kevin à propos de l’origine et du développement de son projet de restaurant. 

Comment êtes-vous arrivé à Istanbul ?

Je suis arrivé par le biais de mon ancienne entreprise. Je travaillais à Paris dans l’immobilier pour la cosmétique et ils ont fini par proposer de me muter à Istanbul, un peu par hasard. Je suis d’abord venu une semaine en découverte et me suis dit : pourquoi pas ? Et j’ai eu un énorme coup de cœur pour la Turquie. Pendant trois ans, j’ai voyagé et exploré le pays. Mais il y a eu la pandémie de Covid. J’ai été fatigué de mon travail, j’ai décidé de tout lâcher et de partir à l’étranger. Mais à ma soirée de départ, j’ai rencontré celle qui est aujourd’hui ma fiancée, et aussi celui qui est devenu mon associé cofondateur du restaurant. Ainsi j’ai décidé de rester, et de tenter cette nouvelle expérience.

D’où vous est venue l’idée de Mama Bowl ?

Avec mon associé Tom, français comme moi, nous avions un peu les mêmes valeurs éthiques, écologiques et végétariennes au niveau de la nourriture. À la base, nous sommes partis d’un produit plus de type burrata, vu qu’il y a aussi du bon fromage en Turquie. Notre ancienne cheffe y a apporté une touche turque, puis nous avons conçu et réussi une assiette végétarienne puis végane : nous tenions à faire quelque chose qui soit compatible avec nos valeurs. Ainsi, par souci d’écologie, nous essayons de ne pas utiliser de plastique. Tous nos bocaux et bouteilles sont en verre, même si cela coûte plus cher. Seuls les couvercles des cartons de salade sont en plastique recyclable et recyclé, parce que l’on ne peut malheureusement pas faire autrement.

Comme nous avons commencé pendant la pandémie, nous avons au départ travaillé uniquement en livraison, donc les installations ne nous ont pas coûté trop cher. La réussite du concept nous a permis d’investir ensuite dans les murs et la décoration, etc. Puis nous avons décidé d’ouvrir notre deuxième boutique, car nous voulions avoir un peu plus de visibilité dans une rue plus passante.

Comment le concept a-t-il été accueilli durant la pandémie ?

Cela a plutôt bien pris, et nous étions assez satisfaits. Je crois qu’on est tombé dans la mode des falafels, et du manger sain aussi. Nos tarifs ne sont pas très bas car tout est fait maison ; ainsi, nous avons beaucoup de commis en cuisine, par exemple. Nos sept sauces sont toutes faites maison, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des restaurants qui se les font livrer prêtes et sous plastique. C’est donc davantage le produit que le prix qui est attirant chez nous, je pense.

Je tiens aussi à souligner aussi que pour les légumes et les fruits, nous travaillons localement. C’est plus cher, mais qualitatif à souhait. Nous essayons d’utiliser uniquement des produits locaux : seuls quelques-uns proviennent d’Antakya et d’Antalya, mais tout le reste est stambouliote.

Comment la carte a-t-elle évolué depuis vos débuts ?

Comme beaucoup de clients insistaient pour avoir de la viande, nous avons ajouté de la volaille bio pour rester un minimum en accord avec nos valeurs.

Vous vous êtes établis à Kadıköy, qui dispose d’une offre incroyable de différentes cuisines et d’alternatives végétariennes. Comment faites-vous face à la concurrence ?

Je pense que nous avons une réelle qualité de produit, qui nous démarque assez de nos concurrents. Nous veillons vraiment à la quantité et à la qualité de nos produits, et à l’assurer sur le long terme. Il y a aussi l’image que nous nous sommes créée, qui a un côté français que les autres n’ont pas. Nous cherchons à mettre un peu en avant cette identité, parce que nous ne sommes pas dans la cuisine traditionnelle française. Nous nous disons français quant à nos origines et certaines influences, mais cela ne va pas plus loin.

En dehors des touristes, y a-t-il une clientèle végane en Turquie ?

Tout à fait ! Il y a une vraie demande. Voyez Veganarsist par exemple, qui sont les pionniers du végan en Turquie. Ils ont revisité toutes les recettes traditionnelles turques, et cela fonctionne. Nous, au début, nous étions un peu plus de niche, donc c’était plus compliqué.

Pour finir, quel est selon vous le plat emblématique et incontournable de votre menu ?

Dans le menu végan, je ne peux que conseiller le Falafel Bowl. Pour le menu végétarien, ce sera le Burrata Bowl, évidemment.

Sophie Clément