La plus grande impulsion souvent utilisée par les managers est l'argent ‒ la promesse d'une augmentation de salaire ou d'une prime. Oui, certaines personnes sont motivées par des impulsions financières, mais il existe des types d'impulsions plus actives. De nombreuses enquêtes citent la reconnaissance et l'engagement plus que l'argent comme un élément clé pour garder les employés heureux. La reconnaissance de leurs réalisations est une impulsion puissante.

Trop souvent, nous oublions d'exprimer notre reconnaissance à ceux qui ont rendu notre succès possible. En tant que gestionnaires, nous devons accorder la priorité aux membres du personnel dont nous reconnaissons les contributions pour atteindre nos objectifs et rendre notre travail plus agréable. Lorsque nous traitons avec des employés, nous avons tendance à chercher des moyens de les critiquer plutôt que de les complimenter. Nous tenons pour acquis que nos bons employés travaillent bien et nous ne les apprécions jamais. Un bon exemple est un de mes amis qui a une grande entreprise, il est le propriétaire d'une chaîne de supermarchés. Il a décrit sa relation avec un de ses employés qui dirigeait l'un de ses magasins les plus rentables. « Chaque fois que j'entrais dans le magasin, je trouvais à redire à tout ce que faisait mon employé. Je savais qu'il pouvait le faire, alors je m'attendais à d’excellentes ventes de sa part. Quand j'ai vraiment évalué le fonctionnement du magasin, j'ai vu le que le chiffre d'affaires augmentait de plus en plus. Il faisait passer le magasin de la ligne rouge à la ligne noire, et l'entreprise était appréciée des clients et des employés. J'étais tellement occupé à le critiquer que je ne l'avais jamais félicité pour ce qu'il avait accompli ! Lors de ma visite suivante au magasin, je suis allé à l'arrière du stand et je lui ai dit qu'il avait fait un excellent travail. J'ai notamment commenté l'augmentation du chiffre d'affaires de l'entreprise et l'ai félicité pour ses relations avec la clientèle. Il était très content d’entendre cela de ma part. "Patron, m’a-t-il dit, vous ne m'avez jamais parlé comme ça depuis que j'ai commencé à travailler ici. Je suis content que vous pensiez vraiment ces choses à mon propos". »

En fait, maints dirigeants d'entreprise estiment qu'une augmentation de salaire ou de prime est une indication suffisante d'éloges pour un travail bien fait.

De nombreux recherches montrent que les employés qui s'étaient absentés du travail pendant un certain temps pour cause de vacances ou de maladie étaient plus accueillants à leur retour. Pas seulement parce qu’ils s’étaient reposés, mais aussi parce que leur patron leur avait demandé comment se sont passées leurs vacances et comment va leur santé. Cela leur donne l'impression qu'ils lui manquaient, et qu’il le disait sincèrement parce qu'il le ressentait vraiment. Dire à quelqu'un qu'il vous manque est une expérience enrichissante pour les deux parties. À ce moment, le louangeur et la personne qui reçoit la louange sont satisfaits. Pourquoi les gens ne parviennent-ils pas à exprimer leur appréciation ? Peut-être nous sentons-nous implicitement appréciés quand nous ne sommes pas critiqués. Parfois, il semble inutile de féliciter l'autre partie « juste parce qu'elle fait son travail ». Parfois, les éloges ne sont pas appréciés car ils sont considérés comme un signe de faiblesse. Répéter la louange est aussi très important. Exprimer des louanges n'a pas besoin de se faire avec enthousiasme. Une reconnaissance sincère de ce que nous pensons de la façon dont le travail est fait semblera suffisante. Mais personne ne se lasse d'être honnêtement apprécié. L'éloge implicite ne fera qu’un changement à court terme dans la partie adverse.  Comme le dit Howard Schultz, président de Starbucks : « Les gens ne se soucient pas de combien vous savez, mais de combien de soin vous leur montrez. »

Derya Adıgüzel