Au-delà des horloges en fusion et des paysages oniriques, il existe un aspect moins connu de la vie extraordinaire de Dali, à laquelle participent des animaux tout à fait inhabituels.

Dans l'article de ce mois, je parlerai des animaux de compagnie de l'artiste, des animaux en général représentés dans ses œuvres et de ce que ces animaux symbolisent.

Dali a souvent intégré des animaux dans ses peintures et ses sculptures, les utilisant pour exprimer des symboles, explorer le subconscient et remettre en question les notions conventionnelles de la réalité.

Les fourmis, par exemple, sont pour Dali un motif récurrent, représentant la décomposition, la mort et le passage du temps. L'image des fourmis grouillantes est utilisée pour symboliser la marche inexorable du temps et l'inévitabilité de la mortalité. La fascination de Dali pour les fourmis trouve son origine dans les expériences vécues durant son enfance.

Les emblématiques éléphants des œuvres de Dali sont souvent représentés avec de longues pattes fuselées ou avec des éléments de décomposition ou de transformation. L'éléphant symbolise le pouvoir, la force et la mémoire, mais l'interprétation de Dali introduit souvent un élément de distorsion pour remettre en question la perception de la réalité par le spectateur.

Le rhinocéros apparaît aussi dans ses peintures comme un symbole de force et de solidité, juxtaposé par contradiction à des éléments fragiles ou fantastiques. Les homards sont également un motif intéressant des œuvres de Dali, apparaissant comme un élément ludique et absurde. Dali associait les homards à l'érotisme et au désir, les utilisant pour défier les tabous de la société et les notions conventionnelles de la sexualité (Lobster Telephone, 1938).

L'utilisation d'animaux dans les œuvres de l'artiste espagnol va au-delà de la simple représentation. Il associait souvent ces animaux à des paysages fantastiques et oniriques, à des perspectives déformées et à des éléments symboliques pour créer une expérience visuelle surréaliste et stimulante. Par l'utilisation d'animaux, Dali cherchait à puiser dans le subconscient et à explorer les complexités de la psyché humaine.

Salvador Dali avait d’ailleurs un intérêt pour les animaux de compagnie non conventionnels et, tout au long de sa vie, il a possédé plusieurs animaux insolites.

Babou, peut-être le plus célèbre des animaux de compagnie de Dali, était un ocelot, un petit chat sauvage originaire d'Amérique du Sud. Dali a acquis Babou dans les années 1960 et l'a souvent promené en laisse dans les rues de Paris. Dali l’a même amené  ainsi avec lui lors d'une visite à l'hôtel St. Regis à New York.

Dali avait un fourmilier géant, nommé Toro, qu'il gardait chez lui en Espagne. Cet animal étrange est devenu un des symboles du style de vie surréaliste de Dali. À part Toro, un couple de chèvres blanches et un cygne nommé Gala, du nom de son épouse, était également gardés dans sa propriété. Ces animaux n’étaient pas seulement une source d'inspiration pour ses œuvres d'art, ils ajoutaient également une pointe de curiosité et de surprise à sa vie quotidienne.

Sırma Parman